18 – CAROLINE FRANÇOISE DE ROCHEFORT-LUÇAY

Caroline de Rochefort-Luçay

Caroline Françoise de Rochefort-Luçay est née en 1825 sans que l’on soit certain de cette date qui est rayée sur l’acte de décès. Elle est notre arrière arrière grand mère. C’est elle qui nous attache aux Rochefort.

Caroline entretiendra sa famille durant les nombreuses années de « vache maigre » de son père. Mais elle reçut une parfaite éducation artistique car elle réalisa de nombreuses copies de tableaux qu’elle vendait à l’Etat1. Nous connaissons ses œuvres dont une douzaine restent encore dans certains édifices publics :

« La vierge au voile » en l’église d’Omonville (76). Nous avons vu ce tableau, encore présent, situé sur un rétable au dessus du tabernacle.

l’adoration des bergers par Caroline Gorges

« L’adoration des bergers » en l’église de Courgenay (89). Nous avons vu ce tableau encore présent au dessus du porche d’entrée.


« Les pélerins d’Emmaüs » en la cathédrale de Fort de France en Martinique. Y est-il encore ? Nous ne le savons.

« Portrait de Napoléon III » en la sous préfecture de Brive la Gaillarde (19). Nous ne savons pas ce qu’est devenu ce tableau à la proclamation de la République en 1871.

« Le Christ donnant les clefs à Saint Pierre » (auteur : Ingres) en l’église de Messei (61). Ce tableau a disparu corps et bien lors de la libération de la France par les Alliés en 1944, sous un flot de bombes qui détruisit église et tableau.

Même mariée Caroline continua ses copies pour faire vivre ses parents et vraisemblablement ses soeurs Palmyre et Emilie. Les tarifs pratiqués allaient de 600 francs à 1000 francs2.

Copie du télégramme de Caroline à Henri, annonçant l’arrivée de ses enfants.

Son frère Henri fit supporter au couple bien des misères. Les Gorges étaient Dreyfusard et l’on peut imaginer la nature des liens entre le frère et la sœur. La profession de Jean Marie Gorges était sous-directeur au ministère des Finances, après en avoir franchi tous les échelons de la hiérarchie. La profession d’Henri était de villipender le régime de Napoléon III. On imagine assez bien l’ambiance entre les deux familles. J’ai toujours entendu dire que chez les Gorges on ne parlait d’aucune façon d’Henri. Mais les relations entre les enfants des deux couples se sont maintenues contre vents et marées. Ainsi Octave, fils d’Henri, eut-il de nombreux contacts avec Jeanne et Godfroy BARDET. J’ai trouvé dans le livre de Godfroy, « Traité d’électricité médicale », une page de publicité sur les transformateurs pour laboratoires inventés par Octave.

Jean Marie GORGES

Le couple Jean Marie GORGES/ Caroline Françoise de ROCHEFORT-LUÇAY se marie le 21 Aout 1858 en l’église de Saint Germain l’Auxerrois (Paris 1er arrondissement). Mais ces personnages ont une vie déjà commune car Jeanne Gorges est née en novembre 1855. Le père de Caroline, Claude Louis Marie (Armand), n’assistera pas au mariage mais Marie MOREL donnera son consentement. Il faut dire qu’elle eut raison car le couple forma des liens solides et eut deux filles : Jeanne et Madeleine. Caroline tirera un trait sur sa vie antérieure à son mariage et vécut heureuse. Retenant la leçon de ses parents, elle n’envisageat pas une vie d’artiste peintre mais plus simplement une vie d’épouse de fonctionnaire.

Jean Marie GORGES, qui avait fait une licence en droit à Paris, deviendra sous-directeur au ministère des Finances et officier de la Légion d’Honneur. Il écrivit deux ouvrages : « Histoire de la rente française » paru en 1884 chez Guillaumin et « Manuel des transferts et mutations des rentes sur l’Etat » paru avant 1891 chez Octave Doin. 

Jean Marie, lors de l’incarcération d’Henri Rochefort à l’ile de Ré, sera désigné comme curateur des affaires de ce dernier. Il cèdera la place à Jean Destrem vers 1873.

Jean Marie décèdera le 4 août 1895 à Talloires dans la maison du peintre Albert Besnard3 dont il était un très bon ami. L’acte de décès est du 6 août 1895 à Menthon- Saint-Bernard (Haute Savoie), lieu probable de l’état civil.

Le couple GORGES/ROCHEFORT aura deux filles : Jeanne épousera le Docteur en médecine Godfroy BARDET et Madeleine le conservateur des antiquités grecques du Louvre, Edmond POTTIER.

  1. AN F/21 []
  2. AN – F/21 []
  3. lettre de Besnard du 4/08/1895 à un ami, communiquée par Chantal Beauvalot []
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