2- Les premiers Rochefort

PERRENAT de Rochefort (ou PARRENAT ou PERRENIN ou PERRENET, ou PIERRE, ou PERONAT).

Vente de terres à Perrenat (source : AD Jura-A 589)

De nombreux généalogistes, et non des moindres, se sont trompés sur l’origine de cette famille de Rochefort. Il faut reconnaître que cette histoire n’est pas facile à reconstituer car ces généalogistes n’ont pas eu connaissance du testament de Guiot de Rochefort et la confusion avec les Rochefort de Bourgogne est aisée devant la grande similitude des prénoms et des périodes de vie. Nous-même devons reconnaître que des erreurs ont pu se glisser dans la généalogie historique que nous produisons ici et après. 

Grace au versement des archives du château de Roche-sur-Loue (ou Roche-en-Louais) aux A.D. du Doubs, aux Archives du Jura et au travail de M. Jules Gauthier, nous savons que ce personnage est la souche connue de la famille. Il était clerc, c’est-à-dire tabellion (notaire aujourd’hui) de Jean de Chalon dit l’Antique, seigneur de Rochefort. Il est communément admis que ces Chalon constituent une branche de la famille des ducs de Bourgogne de la branche capétienne. 

Qui gouvernait en ces temps ?

. Philippe III le Hardi est roi de France.

. Philippe I de Savoie est comte de Bourgogne de 1267 à 1279, par le deuxième mariage d’Adélaïde de Bourgogne (1er mariage avec Hugues de Chalon). Elle est soeur de Othon III duc de Méranie.

. Robert II est duc de Bourgogne (de la maison Capétienne). Ses frères ainés Eudes et Jean sont déjà morts.

Perrenat vivait, approximativement, dans les années 1270. En effet nous trouvons un achat par Perrenat à Villemate (prénom féminin !) « fille cai en arriers de dit Chace Porc de Vannans » d’une pièce de terre au territoire de Vannans, lieu dit « en Roy, entre les Doues Noues » pour le prix de 60 sols estevenants1. La Grange Vannans faisait partie de la seigneurie de Rochefort.

En décembre de la même année Perrenat achète encore, pour 7 livres, deux pièces de terre sises à Vannans, au lieu dit « les Doues Noues » et l’autre « es chans de la Fontenne »2. De nouveau, en 1288, il achète à Vienaz, meunier, et Marion sa femme, un meix et maison à Rochefort dans la rue « des Molinz dessoz Royche », et plusieurs pièces de terre à Vannans2. En 1292, Renauld de Falletans vend à Perrennet de Rochefort, le meix d’un de ses sujets dont on ignore le nom (chambre des comptes de Dole – ADD B 448).

En 1308, Perrenat va acheter à Pierre, curé de Crissey, son domaine d’Authune pour 24 livres (ADD B418)

Nous connaissons son épouse par les registres de M. Peincédé (Vol. 27, P. 5), il s’agit de Etiennette de Saint Amour qui a comme héritier (des biens propres d’Etiennette ?) et neveu, Jean de St Amour. Dans l’acte de 1311, il est précisé que ce Jean, donne à cens 18 journaux de bois « appellé le Bois de Rochefort » et 28 journaux de terre arable « au finage d’Ahuy » à l’abbé et au couvent de Saint Bénigne de Dijon. Ce finage, dans le département de la Côte d’Or, (aujourd’hui on dirait commune) est près de Belleneuve (Bellam novam) et connu sous le nom de La Motte d’Ahuy et aurait tenu une maison forte construite postérieurement à l’acte ci-dessus. Dans cet acte de 1311 est nommé un témoin : Aymonin de Rochefort, bourgeois de Dijon . Serait-il un frère ou un parent de Perrenat ?

Ce personnage est identifié dans le testament de Guiot de Rochefort dont nous parlons dans un autre chapître. En 1307, il est clerc (notaire) et  donne une pièce de terre « en l’île Renaude » à Jean Poncet de Saint Amour3.

Nous ne savons rien de ses activités et de sa vie. Il est incertain de préciser les années de naissance et de décès.  On peut toutefois remarquer que les acquisitions foncières de Perrenat sont importantes pour l’époque. C’est le commencement du chemin vers la notabilité puis la noblesse.

Il est présent dans diverses « Montres d’arme ».
Il aura un fils connu, Henriet .

Henriet de Rochefort.

Arbre généalogique d’Henriet

Henriet est tabellion de Jean de Chalon-Auxerre en la « ville » de Rochefort. Nous connaissons son existence par le testament de Guiot de Rochefort dont nous reparlerons plus avant. Il vivait dans les années 1300/1350.

Il est marié avec Guillemette de CHEMILLY dont le nom nous est aussi donné par Guiot. Dans « Les testaments de l’Officialité de Besançon », par Ulysse Robert, sous le N° 6786 en 1379, est cité Geoffroy de Chemilly.

Chateau de Chemilly -Haute Saone.

Les enfants de Henriet sont :

  • Guiot qui suivra.
  • Florette, qui épousera Hugues de LANTENNE, puis Touquan MERLET (alias MARLET ou LE MARLET).
  • Pierre « dit Raiselin » qui suit.
  • Guyot « dit Raiselin » qui suivra.

Guiot de Rochefort

Ce personnage est, de toute évidence, une remarquable figure du Moyen-Age. Voyons son parcours.

Il nait aux environs de 1333 à Rochefort et décèdera en 1382, après une vie remplie d’aventures. Guiot est marié avec Agnel (Agnès ?) de VAUTRAVERS mais n’aura pas de descendants connus4.

La fondation d’anniversaire en l’église de Rochefort faite en 1382 par Guiot de Rochefort, écuyer, précise qu’il est fils d’« Henriet, jadis tabellion dudit lieu » (Archives départementales du Jura -G 590).

La bataille de Poitiers et le fief de Château-Rouillaud.

Le 19 septembre 1356, la bataille de Poitiers entre Anglais et Français est perdue par les Français sous la direction de Jean II le Bon, roi de France. Parmi les prisonniers se trouvait Jean de Chalon, comte d’Auxerre et de Tonnerre, grand bouteiller de France depuis 1350. Seigneur de Rochefort (sur le Doubs), il avait enrôlé dans sa compagnie, levée dans les deux Bourgognes, Guiot le fils de son tabellion Henriet et en avait fait un écuyer d’écurie, après l’avoir dès 1348, attaché à son propre service, âgé d’environ 15 ans.

Pris à Poitiers avec son maître, Guiot de Rochefort le suivit en captivité à Londres et le servit avec dévouement. On voit dans Rymer (archiviste anglais – tome VI Page 27), la délivrance d’un sauf-conduit pour Gui (Guiot) de Rochefort, écuyer du Comte d’Auxerre et pour 3 autres cavaliers de sa compagnie (dont Guiot de Thoraise), donné à Westminster le 8 juillet 1357. Quand en 1360, s’ouvrirent à Calais les préliminaires du Traité de Brétigny, Guiot se mêla si adroitement aux négociations en faveur du roi et du comte d’Auxerre que ce dernier déclarait hautement qu’il croyait en partie devoir « sa délivrance à son bon pourchas ». Une fois libre, Jean de Chalon gagne Paris, où, le 25 novembre 1360 il fait, par acte solennel, don à Guiot de la maison forte de Château-Rouillaud et de ses appartenances, près des salines d’Arc et Senans, pour la tenir en fief perpétuel.

Mais les choses se compliquent. En 1361, pour dédommager Guillaume de Darbonnay de ses prétentions sur Château Rouillaud, Jean de Chalon lui donne une rente de 20 livres sur la saunerie de Salins5. En 1362, Poinsard de la Chassagne (dit Le Chasseignet) réclame la restitution de cette maison forte à Etienne de Beaufort, lieutenant de Tristan de Chalon (frère de Jean) ; G. de Darbonnay intervient pour s’opposer à cette demande. Pour clore les différents et remercier Guillaume de Darbonnay, Guyot Raiselin de Rochefort, frère de Guiot, se maria avec une sœur de G. de Darbonnay, Regnarde de Darbonnay. 

Cette maison-forte faisait partie d’un dispositif fortifié visant à protéger les salines de la ville de Salins, propriété pour les 2/3 de la famille de Chalon.

Carte de Cassini. Emplacement de la motte cadastrale de Château Rouillaud

Le 25 juillet 1367, le petit fils de Jean de Chalon ratifiait cette donation : « Nous, conciderant les dits bons service, le grand peine, travail et mission que le dit Guyot à fait et souffert pour notre dit seigneur et aïeul, avons donné et donnons au dit Guyot de Rochefort, notre amé et féal écuyer pour lui et pour ses houars en héritage perpétuel la dite maison forte de Rouillaud, terres, prés, aigues, fours, justice, seigneurie, fief, louvières et meix impair et en toute autre chose que notre dit seigneur et aïeul paraît avoir en tout parochage de Senans. »

En 1374, Guiot de Rochefort, ruiné par la rançon due aux anglais après la bataille de Poitiers, va vendre le fief de Château-Rouillaud à un dénommé Guillaume Mouchet, dont les ancêtres ont fait fortune dans la draperie à Besançon.6.

Si le lecteur souhaite plus de renseignements sur le fief de Château-Rouillaud nous lui recommandons la lecture de « Arc et Senans à travers les âges » de l’abbé Létondal. Nous avons fait de nombreuses recherches sur ce fief mais les résultats ne conviennent pas à ce mémoire.

La motte cadastrale de Château-Rouillaud

L’affaire des joyaux d’Auxerre.

 Les préliminaires de Brétigny avaient aussi permi à Guiot de cotoyer la petite « cour » de Jean II le Bon à Londres. Aussi nous retrouvons Guiot, Sergent d’Armes du Roi en duché de Bourgogne. Cette charge lui sera procurée par les proches du roi de France, Charles V, fils de Jean II le Bon. Bien que nous n’en ayons pas trouvé les titres, Guiot sera propriétaire de la terre de Prégilbert, située dans les environs de Vermanton (89) dont il se séparera à une date inconnue de nous7.

Prégilbert

En 1366, Simon de Saint Aubin et Hugues de Binans, s’emparent entre Joigny et Auxerre des joyaux de l’abbaye Saint Germain d’Auxerre, rapportés de Paris, où ils avaient été mis en gage pour payer aux Anglais la rançon de la ville, par des religieux que Simon tua de sa main. Les 2 complices seront excommuniés par le pape Urbain V après avoir rendu une partie du butin.

Il en restait une autre partie aux mains d’un usurier d’Auxonne

Il fut arrêté, par les bourgeois d’Auxerre tous assemblés au chapître des Chanoines, qu’on accepterait les offres que Guiot de Rochefort faisait de les retirer moyennant un avantage pécunier assis sur le patrimoine de la ville. On lui accorda de jouir pendant un an et demi de l’émolument que la communauté retirait de la diminution de la pinte de vin (ADY-E 523). C’est par ce moyen que la ville se libèra des engagements que son attachement au roi et à son comte, Jean de Chalon, avait formé. D’autres auteurs disent que Guiot reçu en récompense de ses services un calice d’or garni de 26 émeraudes et 12 saphirs. La première solution nous paraît la plus sûre car étayée par un auteur digne de foi8

Guiot, gruyer du baillage d’Aval au comté de Bourgogne.

Guiot de Rochefort gruyer du comté de Bourgogne. (source : Peincédé)

Que veut dire le mot gruyer ? Le gruyer est un officier seigneurial s’occupant de l’administration des eaux et forêts. Il gére les forêts et les étangs du domaine comtal au nom du seigneur de la province. Pour la période qui nous occupe, il s’agit de Marguerite de France, fille cadette de Philippe V le Long et comtesse de Bourgogne (Franche-Comté), et de son fils Louis de Male (fils aussi de Louis, comte de Flandre). Le baillage d’Aval a son siège à  Salins puis à Poligny.

Guiot de Rochefort est établi et « mis » à l’office de gruerie, à la place d’Estevenin VURRY, trésorier de Dole, le 8 décembre 13739. Cet office sera poursuivi jusqu’au 25 décembre 1382 date approximative de son décès (le successeur de Guiot sera Guillaume Merceret). C’est en octobre 1382 qu’il fonda la chapelle Notre Dame à Rochefort. C’est à cette date que Guiot rétrocède au Duc de Bourgogne, en échange de 100 livres de rente sur les produits de la Gruerie, la corvée de Rochefort qu’il tenait de Jean de Chalon (ADD B397).

Les gages annuels étaient de 20 livres estevenantes. Marguerite de France, comtesse de Bourgogne, par lettre donnée à Hesdin le 7/09/1381 doubla le traitement de façon rétrospective, mais revint aux gages initiaux à partir de 1382.

Pour exercer son office, Guiot se vera adjoindre un lieutenant général de gruyer en la personne de Jean Carondelet (aussi prévôt de Dole), un forestier général qui fût Le Gaigneur (de Gevry) et Brullefer, forestier. Tous ces personnages vont, pendant 8 jours, suivre Guiot dans les forêts domaniales d’Ornans, Quingey, Fraisans, Arbois, Poligny et Voiteur, car les bois étaient en très mauvais état10.

Guiot est cité dans un compte de 1373 pour la prise de 24 chênes dans les bois du Deffoy (Dessois ?) et de Boucot dans la seigneurie de Rochefort afin de « refaire sa maison quant li grant fuez furent à Roichefort ». Il est aussi cité dans un autre compte de 1376 pour la perception des droits de pacage et d’usage dans les bois et aussi les amendes pour délits dans les forêts11.

 La rédition des comptes de gruerie se faisait à Dijon. Montrant ainsi que Marguerite siègeait plus souvent dans cette ville qu’ailleurs, elle ne vint que 3 fois en Comté mais surveillait constamment sa province, même de loin.

Un certificat, de l’an 1381, de Guy de Cicon, chevalier, chatelain de Rochefort et Guiot de Rochefort, écuyer, gruyer du comté de Bourgogne, porte le sceau de ces deux individus12.

Peu de temps avant son décès, en 1382, Guiot fondera un hopital à Rochefort, la Maison-Dieu. Le geste pieu de Guiot s’explique, selon Monsieur J. Theurot, par les difficultés sociales et la misère engendrée par le siège du bourg en 1368. En 1374 les habitants se plaignent de leur situation à la Comtesse Marguerite.((Cahiers Dolois N° 9)).

Testament de Guiot de Rochefort

PIERRE « Raiselin » de Rochefort.

Bien que nous ayons placé ce personnage à cet endroit, nous ne sommes pas certain de cette place car les dates peuvent paraître incohérentes avec les autres dates.

En mai 1385 l’écuyer Pierre de Rochefort fait état de lettres de possesions à Crissey d’un meix et de plusieurs pièces de terre13. Pierre est cité dans plusieurs « montres d’armes » notamment celle de Noël 1385. Dans les archives de l’Officialité de Besançon, on trouve que Jean d’Esterno, Damoiseau, fut témoin, l’an 1387, des dernières volontés de Pierre Raiselin de Rochefort, Damoiseau. En cette même année 1387, Pierre fait rédiger son testament dont nous n’avons plus le texte14.

On sent déjà la difficulté à donner un titre réel aux individus, Pierre est-il écuyer ou damoiseau ? Ce dernier terme étant inférieur à écuyer, mais toujours dans l’ordre de la noblesse de l’époque. On sait que Guyot est chapelain en 1330 (ADD B436).

Le Général de Mesmay (dans « Familles de Franche-comté ») lui donne comme épouse Jacquette d’Orchamps, fille de Guillaume et de Marguerite d’Aubigney.

Armes de la famille d’Orchamps

Nous donnons ci-dessous les éléments de la copie d’un document « pêché » aux Archives Départementales de Meurthe et Moselle15, dont la date est incertaine :

« George et Arnoul d’ESPINAL et tous les bourgeois et habitants de la ville d’ESPINAL (Epinal dept. 88), je Jehan de TOLOUSE (Toulouse, commune du Doubs) et je Girart de REMANGES ( ?), je JAQUET, je Gauthier des CHAMPS ( ?), je Estienne LE SOUL de Rochefort (dept.39), je Pierre RAISELIN de ROCHEFORT, nous vous mandons que nous sommes tant stenus à Jean LANOLIER, bastard de Facoigné (Faucogney, dept. Haute Saone) que nous ne le polriens faillir encontre vous en vous aidant. Données à Falcoigney (Faucogney) sur le seel de moy Jehan dessus dis en l’absence des compeingnons dessus dis, l’an 1363. »

Signé Jean de Spinalo (d ‘Espinal) et Robert pour copie.

Nous n’avons pas bien saisi la teneur de ce document, sauf la mention de Pierre Raiselin de Rochefort encore vivant en 1363. 

Le bastard de Faucogney n’a pas été reconnu par cette puissante famille de l’époque.

Guyot « Raiselin »de Rochefort

Arbre généalogique de Guiot dit « Raiselin » de Rochefort

Ce personnage est aussi un ancêtre, il est appelé RAISELIN, sans doute pour le distingué de son frère Guiot. Le lien est connu par un acte du 9 février 1362 par lequel Raiselin « FILS DE FEU HENRIET » reconnaissait qu’une vigne de 2 journaux à Ménotey était de la justice du prieur de Jouhe, Jean de Vautravers. Cette vigne était cultivée par Huguenin, dit Buchaillet, son homme de main-morte.

Les actes le mentionnent Ecuyer.

Nous trouvons des lettres de foi et hommage ainsi rédigées: « Lettres de Guyot Raiselin de Rochefort, écuyer, du fied fait à Monseigneur le Comte de Bourgongne tant à cause de Dole que de Rochefort d’un meix et maison séant à Rochefort sensable une grange de bois et ses appartenances ; item de plusieurs autres prés de terre séans au territoire de Rochefort, d’Hebbe et de Bucingey ; item à Amange deux soitures de prel et six maigniers (hommes mainmortables) d’hommes avec neuf soitures et demy au prel séant à Chatenay, une soiture et demie prel à Hebbe (Hebbe  est un lieu-dit de Rochefort)… ».((Archives départementales du Doubs B 222)).

Nous relevons également un revenu de 100 sous estevenants (de Besançon) et rédigé de la façon suivante16 : 

« Je Guiot de Roichefort (Raiselin, a disparu ??), escuier, cognois et confesse avoir receu de mon dit seigneur et souverain monseigneur le duc et comte de Bourgongne par les mains de Huguenin Passart son trésorier en la saulnerie de Salins la somme de 100 sous estevenan que j’ai acoustumé prendre chacun an en fief en la dite saulnerie sur l’ordonnance d’icelle à cause de feu Guiot de Roichefort, mon oncle, au temps de saint Michel archange sur 30 livres estevenan que le dit Guiot de Roichefort y soulait prendre……Je me tiens pour bien content et en quictois mondit seigneur de Bourgongne, son dit trésorier (…) mon scel y a mis avec le signet de Vienot (…) de Roichefort en comté de Bourgongne à ma requeste le 28è jour du mois d’octobre l’an 1415. »

(le sceau a disparu).

Notre Guyot va participer aussi à de nombreuses montres d’arme en tant que vassal de la famille de Chalon et du comte de Bourgogne. Mais son éclat ne rejoindra pas celui de Guiot. D’une façon générale nous disposons de peu d’informations sur notre Guyot.

Nous ne connaissons pas la date de mariage de Guyot avec Régnarde de Darbonnay.

Les enfants connus de ce couple seront :

– Oudette, morte au berceau (1382/1385).

                – Hugues (ou Huguenin) marié à Aliénor (N.??). Sans descendance  connue. (A notre avis mort jeune).

                    – Jacky Theurot trouve aussi comme fils Guiot Raiselin vivant en 138517.

  • Jeannette ( ?/ ?) qui épousera Etienne de Pardessus ( ?/1459). Seigneur de Chay et de Chazel. Présent en 1409 au siège de Vellexon avec les Rochefort. Nous ne savons rien sur Jeannette.  La Maison de PARDESSUS (« par dessus les autres ») tenait en fief depuis l’an 1200 la direction des Salines de Salins. Les parents d’Etienne étaient Nicolas et Aliénor de SAINT AMOUR. Cette famille occupa de nombreuses charges dans la ville de Dole et à Rochefort-sur-le Doubs. Il existait encore des Pardessus au 16ème siècle puisque nous trouvons en 1598 le décès d’un Etienne de Pardessus, grand Prieur et grand Vicaire de l’abbaye de Saint Bégnine à Dijon. Le dernier Pardessus connu est Léonard, chev., seigneur de Nenon, Marcilly et Liesle (39), qui se maria avec Marguerite de Balay et fût assassiné en 1626. L’ »Histoire générale de la maison de Beaujeu » ne nous donne pas les raisons de cet assassinat.
Famille de Pardessus

Armes des Pardessus: de gueule au chevron d’argent brisé de 3 coquilles de même (Courcelles).

  • Jean qui suivra.

La maison de Darbonnay.

Cette maison est de toute anciènneté en Franche Comté, d’où elle tirait son nom d’un village près du bourg de Seillières (39). La filiation remonte à Roger de Darbonnay, chevalier, qui vivait en 1257. Elle a exercé de nombreuses charges auprés des ducs de Bourgogne et de la famille de Chalon. On la retrouve dans de nombreuses montres d’arme.

Régnarde de darbonnay était la fille de Mathieu de Darbonnay et de Catherine de Roche. C’est cette dernière qui apporta aux Darbonnay la seigneurie de Roche-en-Vallouais. Catherine était fille d’André de Roche, chevalier et chambellan du duc de Bourgogne et de Jenemie d’Epercy (source : M. de Mesmay). André fût également tuteur des enfants Rochefort au décès de Guyot.

La descendance masculine s’est éteinte au milieu du XVIIè siècle.

Alliances : de Montbel, de Toulongeon, de la Guiche, de Neufchatel, d’Esternod, de Vigna, d’Hangest, de Saint Mauris-Crilla, etc,……

Armes : d’argent à la fasce de sable.

Florette de Rochefort

Cette fille d’Henriet de Rochefort ne vivait plus en 1414.

Monument funéraire d’Elion de Lanthenne incorporant les armes Rochefort

Dans un premier mariage avec Hugues de Lantenne (ou Lanthenne) chevalier, (testament en 1396), ce couple aura un fils, Hugues, que son oncle, Guiot de Rochefort, propulsera comme gruyer du comté de Bourgogne18 et une fille, Jeanne. Ce fils épousera Alix de Quingey (dont elle aura 6 enfants connus-Testament en 1449). Jacques de Lantenne, leur fils, est cité dans le testament de Pierre de Binans, de « Ruppe Forti » (Rochefort), du 30/01/1459. Ce mari de Florette va décéder prématurément à une date que nous ne connaissons pas.
Florette se remariera19 avec Touquan Merlet (ou Marlet), encore vivant en 1415, fils de Jean, dont elle aura deux fils connus, Pierre et Jean, ce dernier deviendra seigneur de Vau et de Frontenay et sera connu sous le nom de Jean Merlet de Frontenay.

La famille Merlet tiendra des offices de magistrature importants (Bailli, procureur en Parlement,  maire de Dijon, etc…) en Comté et Duché de Bourgogne.

La maison de Lantenne

Le village de Lantenne, aujourd’hui Lantenne-Vertières, est du ressort de Dole. Cette famille possedait maison et fief à Rochefort. Henri de Lantenne est témoin en 1197 dans un traité entre Etienne de Bourgogne, comte d’Auxonne et le duc de Bourgogne de la race capetienne. Elion de Lantenne, abbé de Lure et de Murbach, fut prince du Saint empire en 1440.

Le château de Lantenne

Le dernier représentant de cette maison fut Jean de Lantenne, seigneur d’Amange, sans postérité, qui fit héritière la fille de sa sœur Catherine, Etiennette de Beaurepaire mariée à Anatoile de Montrichard (en 1629 d’après Rousset).

Nous avons trouvé, aussi, et présents à Rochefort sur Nénon, entre 1519 et 1533 : Etienne de Lantenne, écuyer, seigneur de Peintre (39) et Nicolas de Lantenne, écuyer, fils de Jacques de Lantenne 20.

Armes : de sable à la croix d’argent.

Alliances : de Nozeroy, de Bernaud, de Quingey, de Montrichard, de Chissey, d’Orsans, etc….

La maison MERLET de FRONTENAY ( Le MARLET ou MARLET ou MELLET)

Jean Merlet (alias Mellet) de Frontenay, chevalier, chatelain du château de Poligny (39), reçut ordre du duc de Bourgogne le 6/11/1369 de composer avec soin la troupe qui devait garder Jean IV de Chalon.  La même année, Jean reçoit un mandement de Jean de Ray pour étendre la mainmise de la comtesse Marguerite de France sur les fiefs de Tristan de Chalon, seigneur de Chatel-Belin, récemment assassiné. Pour assurer la sureté des fiefs relevant de la Contesse, les enfants de Tristan étaient incapables de les reprendre et d’en assurer la défense21.

Jean Merlet a un frère, Guyot, qui teste le 25/4/1396.

On trouve aussi un Gauthier Marlet, écuyer, seigneur de Goux (25)

En mai 1556, Hugues Le Marlet, bailly de Dijon et son frère Jean, gouverneur de la chancellerie de Bourgogne, sont témoins dans le contrat de mariage de Joachim de Malain et de Guicharde d’Albon22.

On trouve aussi Hugues Le Marlet en 1562, écuyer et seigneur de Ternant-sous- Vergy, Gouverneur de la chancellerie de Bourgogne, Bailly de Dijon, qui fait exemption de ban à Antoine de Salins, seigneur de Corrabeuf (Peincédé). Une branche des Merlet sera protestante, notamment les seigneurs de la maison forte de Saulon-la-Rue (canton de Gevrey-Chambertin). La famille possèdera aussi le château de Chevannay (21).

Château de Corrabeuf

Cette famille sera éteinte à la fin du XVIIè siècle en notant, chez Peincédé, un mariage entre Bertrand MARLET et Marie de Fiennes dite de la Planche, le 14/07/1648.

On trouve en 1618 une dame Anna Barjot veuve de François Le Marlet rachetant la terre de Vufflens (en Suisse) à Jean Charles de Gumoens. Son fils François Le Marlet hérita en 1626 de cette terre au décès de sa mère. 

Sans pouvoir les situer, nous avons rencontré :

      – Huguenin MARLET, écuyer, fils de Pierre Marlet de Frontenay (dep. Jura) en 1434 (ADD B 5995).

     – Vautier (prêtre) et Jacques MARLET son frère, vivant en 1455 et héritiers d’Hugues Marlet, lui-même fils de Pierre, seigneur de Ternant.

      – Jean MARLET, vivant en 1684, seigneur de Ternant. Maire héréditaire de Pontailler sur Sâone (21).

– Jean MARLET, receveur pour le roi de Villaines en Duemois, seigneur des Gémeaux (21) en 1530 (Courtépée vol. 2).

ArmesD’or à 3 merlettes éployées de sable.

                Autres armes possibles : 16 points d’échiquier d’or et de gueule (Chevallier : Histoire de Poligny).

  1. Archives départementales du Jura G 589 du 1/01/1276- []
  2. Archives départementales du Jura G 589 [] []
  3. Archives départementales du Doubs-B 397 []
  4. Archives départementales du Jura G 590-J. Theurot-SEJ 2011 []
  5. Archives départementales du Doubs B 434 []
  6. Archives départementales du Doubs – B 434 []
  7. Peincédé []
  8. voir « Histoire du diocèse d’Auxerre » par Leboeuf, aux preuves N° 310 []
  9. Archives départementales de Côte d’Or B 1434/3 []
  10. Archives départementales de Côte d’Or B 1443/1 []
  11. Archives départementales de Côte d’Or O B 1449 []
  12. Peincédé et Archives départementales de Côte d’Or B 1068 []
  13. Archives départementales du Doubs B 444 []
  14. Cité sous le N° 1748 dans « Testaments de l’officialité de Besançon » Tome 1-Ulysse Robert []
  15. sous la cote ancienne : cahier côté L, f°61 et suivants []
  16. Archives départementales de Côte d’Or B 375 []
  17. Société d’Emulation du Jura 2011 []
  18. Archives du Doubs B 2011 / Sentence de 1398 []
  19. Archives de la Côte d’Or B 10562 []
  20. Archives du Doubs-B1634 []
  21. Archives de la Côte d’Or – B 50 []
  22. Peincédé, Vol. 28, p 411 []
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